Opération ...
Le rendez-vous était fixé à 7h30, nous arrivons un peu plus tôt, nous y allons tout cool, Emmi à l'air contente d'y aller depuis le temps qu'on en parle ... vers 8 heures on lui apporte un médicament pour la relaxer (en avait elle vraiment besoin ?), l'infirmière nous dit qu'elle risque de s'endormir (en fait pas du tout elle voulais plutôt faire la java). Vers 9h, Farid le très gentil brancardier, arrive (nous sommes là déjà depuis 2 heures) pour nous emmener aux portes du bloc, nous avons le droit de rester avec elle jusqu'à ce que tout soit prêt. Heureusement car nous avons attendu 1h à regarder les autres patients défiler (à peine arrivés déjà entrés, il doit y avoir énormément de salle d'opération). Emmi n'en peut plus enfermée dans son lit cage elle s'accroche debout aux barreaux et veux venir dans nos bras (pour ceux qui ne la connaissent pas, Emmi est plutôt du genre à s'enerver quand elle est fatiguée, merci le médic ...). Vers 10h, enfin la salle est prête. Emmi part dans les bras de l'infirmière, très sage elle nous dit au revoir "à t'a l'heure !". Papa repart au travail.
On vient me chercher dans la chambre vers 11h, je la découvre en sanglot dans son lit, le temps d'enfiler tout mon équipement pour entrer dans la salle de réveil, je l'entends pleurer ... ça me fait vraiment mal au cœur. A peine entrée, j'entends une infirmière lui crier d'un peu plus loin, "c'est bon maintenant Emmi on t'a réparé les pouces ça va suffire, arrête de pleurer !" (????), elle se met à pleurer de plus belle, je vais la voir, lui dire que je suis là, que tout est fini. Mais elle n'en peut plus, se tortille dans son lit, une autre infirmière me dit que je peux la prendre dans mes bras si elle ne bouge pas trop, ce que je fais sans attendre (mais pas très pratique avec la perf dans le pied). J'essaie de la rassurée mais rien n'y fait, encore la même infirmière qui lui demande de se taire, accompagnée par d'autres, Emmi me dit qu'elle a mal aux mains qu'elle a mal au pied perfusé, je regarde son pied, du sang est remonté dans sa perf, de loin : "c'est pas grave, c'est parce qu'elle a bougé !", elle bouge beaucoup je la repose dans son lit (elle est lourde !) mais là c'est encore pire, "bon écoute Emmi si tu ne t'arrêtes pas tout de suite je dis à maman de sortir !". Une infirmière me dit qu'elle allait voir avec le médecin si elle peut faire quelque chose pour la douleur (ah ben oui elle a l'air d'avoir mal, non ?). Elle n'arrêtes pas de me dire "bobo! bobo !" en me montrant son pied, mais pour les infirmières ça n'est pas à moi de leur dire, mais Emmi ne veux pas leur répondre ... Trois quart d'heure après mon arrivée, en tentant de luis faire passer un autre produit dans sa perf, une infirmière se rend (enfin!) compte que la perf est bouchée, rien ne passe. Emmi à encore plus mal quand elle essaie de la déboucher, "bon ben on va l'enlever ...", je sers Emmi dans mes bras elle est prise de secousse et hurle, "oh la grosse colère !" ... incroyable ... je ne pensais pas que ça pouvait encore exister ...à l'heure où on nous parle dans les hôpitaux de la maîtrise de la douleur des prématurés, des nouveaux-nés, des enfants ... ça doit juste être quand il y a des caméras ... ou pour les enfants de 2 ans ça ne compte pas. Tout le long on lui a parlé comment si elle avait 8 ans, oui elle est grande, mais elle n'a que 2 ans !!!
Je la sers dans mes bras en espérant très fort pouvoir sortir de là, elle s'endort dans mes bras, le brancardier revient enfin nous chercher, c'est terminé !
Dès qu'elle est sortie de la salle de réveil, tout allait bien elle s'est mise à parler avec Farid, je suis bien soulagée.
Nous sommes sortis de l'hôpital à 15h. Heureux de rentrés chez nous. La première nuit de s'est pas vraiment bien passée, la deuxième encore pire, elle est hantée par ce qu'il s'est passé et nous avons bien du mal à la sortir de ses cauchemars.
Je tiens donc à remercier très chaleureusement l'hôpital d'Annecy et son service très au point ! Ils peuvent se venter sur TF1 d'avoir une pharmacie ultra moderne, pour se qui est de l'écoute de la douleur, c'est une tout autre affaire. Bien entendu nous n'allons pas en rester là, même si ça ne changera rien, un petit mot leur sera glissé.
Oui oui je suis toujours aussi énèrvée, je m'en veux, je n'ai pas su préparer Emmi à la douleur tout simplement parce que je ne pensais pas qu'une chose comme ça était encore possible, surtout dans un hôpital aussi moderne (il a ouvert en juillet).